Votre hypertension pulmonaire (HTP) vous oblige à adapter vos modes de vie. Il est important que vous puissiez avoir une vie sociale la plus normale et la plus agréable possible ; les voyages et les déplacements en font partie. Aussi vous devrez prendre certaines précautions avant un séjour à l’étranger, un trajet en avion, ou simplement un déplacement en France non loin de chez vous par temps chaud ou froid. Dois-je éviter certaines destinations ?Ce ne sont pas tant les destinations que les conditions climatiques et géographiques qui importent pour vous. Les séjours en altitude et les endroits trop chauds, trop froids ou très ventés ne vous conviennent pas.En effet, plus on s’élève en altitude, moins il y a d’oxygène dans l’air. Vos propres capacités d’oxygénation étant réduites, vous supporterez mal les séjours en montagne au-dessus de 800 à 1500 mètres d'altitude (en fonction de la sévérité de votre HTP et de la présence ou pas d’une insuffisance respiratoire traitée par oxygénothérapie). En moyenne altitude, vous aurez peut-être besoin d’un apport en oxygène et vous devrez limiter vos efforts. De même vous devez éviter les fortes chaleurs : renoncez aux destinations tropicales ou très chaudes ; fuyez les bains chauds et les expositions prolongées au soleil. Avant de vous rendre quelque-part lorsque la température grimpe, assurez-vous que vous pourrez bénéficier d’une climatisation (voiture, chambre d’hôtel ou chez des amis). Évitez également de sortir par temps froid ou quand le vent est fort. Si vous avez de l’oxygène ou des traitements par voie injectable ou en perfusion continue, discutez avec votre agence de voyages quelques semaines avant votre départ afin d’assurer au lieu de destination ce traitement et le personnel infirmier qui pourra éventuellement vous prendre en charge. Il faut savoir que ces possibilités n’existent pas dans tous les pays…d’où le besoin de bien choisir sa destination en concertation avec l’équipe médicale. Puis-je prendre l’avion ?Sachant que les gros appareils effectuant des vols long-courriers sont correctement pressurisés, les voyages en avion sont généralement autorisés sur ce type d'appareils, excepté si votre HTP est sévère. Prenez l’avis de votre médecin et pensez à prévenir les services médicaux de la compagnie aérienne empruntée. Méfiez-vous des vols nationaux dans certains pays qui utilisent des avions moins bien pressurisés.Si vous avez de l’oxygène appelez la compagnie aérienne afin de discuter les possibilités de transport de votre appareillage et les éventuels surcoûts. Quelles précautions dois-je prendre pour les longs trajets ?Pour vos trajets de longue durée en avion et ceux en voiture ou en car, il vous est fortement recommandé de porter des chaussettes de contention pour diminuer le risque de phlébite et d’embolie. Bougez vos jambes, faites de petits mouvements avec les chevilles et les pieds, buvez beaucoup d’eau (1 à 2 litres par jour en fonction de la température). D’une façon générale, les boissons alcoolisées vous sont fortement déconseillées et tout spécialement en avion.Lors des voyages en voiture faites des pauses régulièrement toutes les 2 heures au maximum afin de marcher quelques minutes. Et, par temps chaud, choisissez un véhicule climatisé. Si des activités me sont proposées, pourrai-je y participer ?Renseignez-vous avant de partir sur les activités qui vous seront proposées ou que vous envisagez de faire et parlez-en au médecin qui vous suit pour votre HTP. Il vous aidera à déterminer ce que vous pourrez faire et ce à quoi il vaudra mieux renoncer. Il n’est pas question pour vous de vous lancer dans un sport ou une activité auquel vous n’êtes pas habitué et qui ne vous a pas été spécifiquement autorisé par votre médecin. Sachez que plus vous montez en altitude, plus vous aurez plus de difficultés à faire un effort. Selon le stade de votre maladie, vous pouvez commencer à ressentir une gène même à faible altitude.Vous devez proscrire tout effort responsable d’un essoufflement important, et plus encore de vertiges, de malaises ou d’une douleur thoracique. Dès que vous êtes essoufflé, arrêtez votre effort. En cas de malaise appelez un médecin. Quelles autres précautions dois-je prendre ?Vous devez respecter les consignes alimentaires prescrites par votre médecin, notamment concernant votre régime pauvre en sel. Cela peut être un peu compliqué au restaurant dans un pays dont vous ne connaissez pas les coutumes alimentaires, mais aussi en France. Évitez le pain, les fromages, les charcuteries, les plats en sauce. Choisissez des plats simples avec peu de préparation (ce qui réduit le risque d’ajout de sel), les aliments bruts. Prévenez les personnes chargées de la préparation de vos repas de vos restrictions alimentaires.Renoncez aux boissons alcoolisées. Ne faites pas d’excès. Vous êtes facilement fatigué ; ménagez-vous suffisamment de temps de repos ; faites des siestes, ne vous couchez pas trop tard. Ne portez pas de charges lourdes (valises...) ; transportez-les dans des sacs ou des valises à roulettes. Asseyez-vous ou accroupissez-vous, plutôt que de vous pencher pour nouer les lacets de vos chaussures ou ramasser un objet au sol. Si vous vous sentez fatigué ou si vous êtes essoufflé, faites une pause et n’hésitez pas à demander de l’aide. Que dois-je prévoir pour mon traitement ?Emportez un résumé de votre dossier médical (donné par votre médecin dans lequel figureront les noms et les numéros de téléphone de vos médecins et infirmiers référents), vos ordonnances et surtout, si vous allez à l’étranger, un stock suffisant de médicaments et de matériel médical. Si vous voyagez en avion, gardez les médicaments essentiels et une pompe de rechange dans votre bagage à main (avec les ordonnances) au cas où votre valise enregistrée arrive avec quelque retard.Si votre traitement médical consiste en une perfusion continue, demandez également à votre médecin référent de vous donner un certificat médical expliquant que vous êtres sous perfusion et que vous transportez du matériel médical dont des pompes, des aiguilles, seringues, etc. Cela vous aidera à passer les contrôles de sécurité dans les aéroports. Si votre voyage implique un décalage horaire, renseignez-vous auprès de votre médecin pour savoir comment gérer l’horaire de vos prises de médicaments. Si vous avez des injections à faire, si vous risquez d’avoir besoin d’une perfusion ou d’oxygène, examinez avec votre médecin quelle sera la faisabilité de ces traitements là où vous vous rendez. Enfin, si vous partez à l’étranger, sans doute est-il plus prudent de prendre une assurance rapatriement. Prévenez votre prestataire 15 jours avant la date programmée de votre départ. Pour les voyages en Europe, munissez-vous d’une carte européenne d’assurance-maladie (fournie par la Caisse primaire d’assurance maladie) qui vous permettra de bénéficier d’une prise en charge pour les soins médicaux d’urgence. Les commentaires sont fermés.
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Juin 2018
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