Démarrer une procédure d’assistance médicale à la procréation (AMP) n’est jamais facile. Les couples sont en effet non seulement confrontés à des difficultés d’ordre médical, mais aussi d’ordre émotionnel. Le soutien d’un psychologue peut être utile à chaque étape du parcours de soins : dès le départ, pendant et/ou après la prise en charge. N’hésitez pas à parler de vos éventuelles difficultés avec l’équipe d’AMP qui s’occupe de vous. Cette consultation avec un psychologue est-elleobligatoire ?Chaque individu, chaque couple est unique dans la prise en charge de ses troubles de la fertilité et chaque centre d’AMP a ses habitudes avec un psychologue associée à l’équipe médicale. Il n’y a ainsi pas de règles. Certaines équipes recommandent systématiquement aux couples une consultation avec un psychologue en début de procédure « pour mettre toutes les chances de leur coté ». D’autres centres préconisent cette consultation en cas de difficultés à accepter et vivre cette situation d’infertilité et/ou en cas d’échec d’une première FIV par exemple. Enfin, certains couples consultent de leur propre chef car ils ont sentiment qu’il y a peut être quelque chose « à débloquer, à déverrouiller » dans leur histoire personnelle. Ce soutien s’adresse au couple ou à l’un des conjoints.Notre bilan d’infertilité peut-il être difficile à vivre ?Le bilan d’infertilité, et notamment les moments d’attente et l’annonce du résultat, peut avoir un impact psychologique notable. C’est pourquoi un soutien psychologique est habituellement proposé lors des résultats des examens qui permettent de poser le diagnostic d’infertilité. Des enquêtes ont montré qu’un couple sur deux a trouvé important qu’une aide psychologique lui soit proposée à ce moment.Quelles sont les principales difficultés psychologiques que nous pouvons rencontrer en commençant une procédure d’AMP ?La stérilité a toujours des retentissements psychologiques qu’il faut prendre en compte. La survenue de sentiments de colère, d’angoisse, de dépression, de perte d’estime de soi, de doute, de culpabilité et d’isolement, ne sont pas rares.Les difficultés psychologiques auxquelles peut être confronté un couple sont multiples et diffèrent selon le vécu de chacun, les causes de l’infertilité et le type de procédure envisagée. Quand l’infertilité est inexpliquée et que le bilan médical ne révèle aucune anomalie (ce qui sous-entend que la cause serait psychique), certains couples ont besoin d’aborder cette question et de mettre des mots sur « ce point d’interrogation » sans réponse. La virilité de l’homme peut être mise à rude épreuve, notamment lors du recueil de sperme par masturbation avec résultat obligatoire pour le conjoint. L’infertilité liée à une stérilité masculine ou féminine peut être culpabilisante. Quand un don d’ovocyte est envisagé, les futures mères peuvent avoir des doutes sur l’investissement de leur maternité et la reconnaissance de leur statut de mère à part entière. Le don de sperme peut aussi générer des questions chez l‘homme sur sa légitimité. Accepter un don de gamètes n’est pas toujours simple sur le plan narcissique. Enfin, une fois que la procédure d’AMP a débuté, l’homme et la femme peuvent avoir du mal à subir « cette intrusion médicale dans leur intimité ». En particulier, la nécessité de programmer les rapports sexuels diminue la libido. Deux couples sur trois pensent que la fécondation in vitro a un retentissement négatif sur leur vie de couple (en particulier si celle-ci n’a pas permis d’aboutir à une grossesse). L’attente et les échecs peuvent aussi être difficiles à supporter et fragiliser le couple. Des doutes peuvent apparaitre au niveau du couple et de sa réalité. A quoi sert le psychologue ?La rencontre avec un psychologue représente un temps de parole et d’écoute avec une personne extérieure qui aide le couple à mettre des mots sur ce qu’il vit (sentiments, craintes, angoisses, stress…) et d’en parler librement sans peur d’être jugé.Cet échange permet aussi de mieux comprendre les événements, d’anticiper des problèmes liés à la procédure. On sait en effet que huit couples sur dix ont de réelles difficultés à se représenter les épreuves physiques et surtout émotionnelles du traitement. Un tel soutien pourra notamment vous aider à prendre conscience que votre vie intime doit rester ou redevenir une fin en soi et non pas uniquement un moyen de procréation. Vous pourrez vous préparer à une grossesse gémellaire ou encore à ce que vous direz à votre enfant en cas de FIV avec don de gamètes ou non. Enfin, le psychologue pourra aborder la question d’un éventuel échec et envisager avec vous le futur. Des séances d’hypnose pourraient-elles nous aider ?Le soutien proposé par le psychologue peut aussi être délivré sous forme de conseils, de séances de relaxation (sophrologie, musicothérapie…), d’acupuncture, ou d’hypnose. L’hypnose peut faire partie des possibilités envisagées pour optimiser votre parcours de soins, en particulier lors d’un transfert d’embryons. Elle permettrait un taux de grossesse plus élevé et un pourcentage de transferts d’embryon plus important. Cependant ces données restent à confirmer à plus large échelle. En pratique, l’hypnose peut aider une personne à mieux se retrouver avec elle-même et à puiser en elle les ressources nécessaires pour surmonter les difficultés liées à cette infertilité. Les thérapeutes peuvent s’appuyer par exemple sur des situations similaires surmontées dans le passé ou la reviviscence d’événements traumatiques dont l’issue est modifiée en séance. Une prise en charge en AMP représente une épreuve sur le plan émotionnel et pour votre vie de couple. Le soutien d’un psychologue peut vous aider à face aux périodes éventuelles de stress et d’anxiété, à mieux vivre cette procédure, et à la poursuivre dans de meilleures conditions. Les commentaires sont fermés.
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Juin 2018
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